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Au pays des gens dont l’ambition principale est d’être tranquilles (les Nîmois se reconnaîtront ?), on connaît mieux l’ankylose, fille de repos, que sa demi-sœur, la courbature, fille d’effort (hou, la vilaine !) – mais attendez : d’un effort prolongé, mais exceptionnel ! Si cet effort venait à se reproduire, la courbature disparaîtrait pour se transformer en muscles (hou, les affreux !)

Avant d’être lassitude extrême, la courbature n’était pourtant que la forme courbe, voisine de l’arcature. La courbature aura ainsi donné des courbatures… Retournons donc tout droit à la courbe : qui fait tourner, plier, s’incliner. Elle commence, chez l’homme, par la tête sous le poids de la honte ou de l’humilité, elle passe ensuite par les épaules, ployant sous les ans ou les kilos, et termine enfin dans le mauvais lieu-dit d’Echine-sous-bassesses.

Je vous entends protester, tout tranquilles que vous soyez : « Quel rapport entre ces ratatinés de courbettes et les courbattus ? Voulez-vous nous dire que l’effort exceptionnel mène à la bassesse et nous justifier définitivement dans nos siestes ? » Permettez un droit de réponse : « Qui sait ? Ni oui ni non… »

Moralité : une gracieuse digression – ou courbature des premiers temps (cf plus haut) – permet souvent d’échapper à un devoir trop strict (cf désinvolture).

PS : Quoi ! Je ne me suis pas foulée ? Crampe alors !

 


Pauline Tanon
 

www.theatreaujardin.com

 

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