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Le second mot de cette rubrique était annoncé en avril comme l’« insouciance, subst. fém. », mais… bon, justement, je me tiens à la chose plus qu’à la lettre : vous ne l’aurez pas !

Cherchant le mot de ce mois de mai comme un brin de muguet porte-bonheur, pas moins, dans une botte de foin, hélas, ça ne venait pas… jusqu’à ce que surgisse l’indigence !

C’est Bossuet qui nous l’a rapportée du latin indigentia avec son double sens de « besoin » et d’« exigence ». Plus âpre, plus aiguë que la pauvreté, l’indigence désigne le manque d’une nécessité vitale : pain, vêtement, mots pour le dire… Aujourd’hui, voilà l’indigence dépouillée de son emploi : vieillotte, inusitée, elle a été chassée du vocabulaire courant (après quoi ? on se le demande), aussi viens-je solliciter pour elle : quand vous sentirez un manque, un vide, un trouble intérieur, une défaillance, souvenez-vous de l’indigence latine, puisque Nîmes en appelle à ces racines-là à chacun de vos pas, et nommez grâce à elle le lien entre votre exigence et vos besoins fondamentaux (la semaine prochaine : l’exigence).

 

Pauline Tanon – auteure,  metteure en scène, comédienne

Site : www.theatreaujardin.com

 

 

 

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